FICHE A14 |
Exercice1 :
Repérer la thèse
a) Quels champs lexicaux et quelles oppositions sont développés ?
b) A travers quels termes évaluatifs le locuteur exprime-t-il son point de
vue ?
c) Formulez en une phrase la thèse du locuteur.
Il y a, et il y aura toujours en France (sinon sous la pressante menace díun danger
commun) division et partis ; cíest-à-dire dialogue. Grâce à quoi,
le bel équilibre de notre culture : équilibre dans la diversité.
toujours, en regard díun Pascal, un Montaigne ; et de nos jours en face díun Claudel,
un Valéry. Parfois cíest une des deux voix qui líemporte, en force et en magnificence.
Mais malheur aux temps où líautre serait réduite au silence ! Le libre
esprit a cette supériorité de ne souhaiter point garder seul la parole.
André Gide : Journal, 13 février 1943 publié en 1954.
Exercice2 :
Distinguer les thèses.
a) Quelle est la thèse du locuteur ?
b) Quelle thèse réfute-t-il ?
Ce qui est important, ce sont les tendances délinquantes et violentes qui
existent en nous et non pas leur expression dans les bandes dessinées, les
films ou à la télévision, ni la question de savoir si les mass
media alimentent ces tendances et rendent leur contrôle plus difficile.
Bruno Bettelheim : Survivre (1979)
Exercice 3 :
Réfuter une thèse.
Formulez, en une phrase, la thèse opposée aux opinions suivantes.
1. La paresse est « la mère des arts et des nobles vertus » (P.Lafargue)
2. La violence est essentiellement liée à líéducation et à
la vie en société.
3. Les médias exercent sur nous une véritable dictature.
4. « Livre : Quel quíil soit, toujours trop long. » Flaubert : Dictionnaire
des idées reçues.
Exercice 4 :
Approuver et désapprouver
a) Présentez en une phrase la thèse de L. de Broglie en líapprouvant.
b) Présentez cette même opinion en une phrase en la désapprouvant.
"La langue française court aujourdíhui un grand danger et risque de se
détériorer rapidement."
Louis de Broglie
Exercice 5 :
Thèse et argumentation
a) Recherchez dans le texte suivant trois arguments pour justifier et développer
la thèse de Louis de Broglie (exercice 4).
b) Recherchez dans ce même texte trois exemples díun appauvrissement de notre
discours.
c) Présentez en une phrase líexpression « notre rage de nivellement
», et en líutilisant pour expliquer la disparition de certains mots de notre
vocabulaire.
Deuil et mélancolie des mots perdus. - Quíest-ce qui les a chassés
du discours quotidien, où ils marquaient pourtant le besoin de la nuance,
de la différence, et, au physique comme au moral, líinépuisable variété
des phénomènes humains ? Où sont partis le débonnaire,
líaffable, le bonhomme ou le bonasse, líatrabilaire ou le chafouin ? Où le
chenapan, le papelard, le doucereux ? Le salace, le graveleux, le salé ont
complètement succombé au porno ; líacrimonieux et le sarcastique síabolissent
dans líagressif ; le piquant cède la place à líinteressant, tandis
que la charmeuse ou la sorcière, la sainte-nitouche ou la virago, et combien
díautres si propres à diversifier choses et gens, tombent dans le néant
créé en hâte par notre rage de nivellement (comme si de tout
fourrer dans la grisaille de líuniforme avançait le règne de líégalité).
Ces mots nuancés qui fixaient rangs et qualités en laissant jouer toutes
les tonalités subtiles des sensations et des sentiments, on ne les rencontre
plus guère que dans nos dictionnaires et nos anthologies ; à la rigueur
sans doute la littérature peut toujours les retrouver, surtout lorsquíelle
ne craint pas de paraître démodée ; mais pour peindre, situer,
juger dans le langage de chaque jour, nous níavons déjà presque plus
rien à mettre entre le type bien et le salaud ; les raisons et les torts,
les qualités et les défauts forment des blocs opposés, entre
lesquels apparemment nous ne concevons même plus de degrés. Impossible
de démêler si ce dépérissement de notre appareil descriptif
est dû à líusure naturelle des mots, ou síil est le fait de notre paresse
de coeur et díesprit.
Marthe Robert : La vérité littéraire (1981)
Exercice 6 :
Chercher des arguments
a) Recherchez dans cet extrait un argument afin de soutenir
la thèse suivante : « Dans une adaptation cinématographique,
un roman perd son âme ».
b) Trouvez deux autres arguments et deux exemples pour développer cette même
idée.
La transcription cinématographique díun roman impose brutalement au lecteur,
et même à líauteur, les incarnations pourtant très largement
arbitraires quíelle a choisies pour chacun des personnages ; ce níest quíavec le
temps que le texte éliminera les visages trop précis que le film lui
surimpose, et qui ne sont pas de sa substance.
Julien Gracq : En lisant, en écrivant (1980)